Le projet CollEx IndexAngkor : métadonnées et indexation

Depuis septembre 2022, l’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO) est porteuse du CollEx IndexAngkor, projet financé avec le soutien de CollEx-Persée, qui implique le service des archives de l’établissement, la Bibliothèque de Paris, l’Equipe Construction des Centres de Civilisations, en partenariat avec l’Autorité pour la Protection du Site et l’Aménagement de la Région d’Angkor (APSARA).

Dans une série de plusieurs articles, l’équipe projet présente le corpus et le contexte d’IndexAngkor, ses avancées et sa mise en production.

Le troisième article est écrit par Angélique SAADOUN (Centre André Chastel, UMR CNRS 8150) et Mélanie THEILLET (Deuxième Cycle – Ecole du Louvre) qui ont travaillé sur le projet de mai à juillet 2024.

Journal de Fouilles N°XIII – Années 1936-1937 | © Numérisation Université PSL

En parallèle de la réalisation des premiers objectifs du Collex : la numérisation des fiches d’inventaires et des photos, puis la création des métadonnées sur les fiches et l’indexation des sites archéologiques au sein des journaux de fouilles ; nous avons rejoint le projet afin de continuer l’indexation des nombreux éléments contenus dans les corpus de documents.

Notre travail a ainsi porté sur deux ensembles documentaires bien définis : les journaux de fouilles (JFCA) et les rapports de fouilles (RCA), numérisés entre 2017 et 2019 et mis en ligne sur Banyan en 2021.

Les rapports de fouilles étaient rédigés et expédiés mensuellement par les conservateurs successifs d’Angkor. Destinés au directeur de l’EFEO à Hanoi, ils fournissent des informations sur l’avancement des différents chantiers de fouille, conservation et restauration des sites archéologiques.

Les journaux de fouilles, également rédigés par les conservateurs d’Angkor, relatent jour après jour les activités et évènements marquants sur place (travaux, découvertes, visites, etc.). Ils représentent 25 registres d’environ 300 pages manuscrites chacun. Ils sont transmis à chaque Conservateur lorsqu’il prend son poste en remplacement de son prédécesseur. Ce faisant, ces journaux assurent et permettent la continuité du travail. Ils constituent aujourd’hui le corpus documentaire le plus proche du terrain et de la réalité de l’époque.

A partir de ces deux corpus, notre mission s’est divisée en trois étapes :

● Dans un premier temps, nous nous sommes concentrées sur les journaux de fouilles manuscrits (1908-1955), à partir desquels nous avons extrait et indexé les numéros d’inventaires des objets archéologiques retrouvés lors des fouilles. Ces numéros renvoient à des fiches d’inventaires, toutes numérisées et enrichies en métadonnées descriptives par les précédentes vacataires. A terme, l’équipe du projet vise la possibilité de faire des recherches par numéro d’inventaire directement au sein des journaux lors de la consultation en ligne.

● La deuxième étape portait sur les rapports de fouille (1908-1973), où il nous a fallu repérer et lister les sites et sous-sites archéologiques associés aux différents chantiers de fouille, conservation et restauration, ou lorsque ces sites étaient altérés par des destructions, des vols ou du vandalisme. Nous devions extraire la mention du site archéologique des rapports de fouilles et l’indexer avec un numéro d’identification unique à chaque temple. Une des difficultés a été de croiser les différents corpus documentaires du fonds (journaux, photos, plans et fiches), les sources bibliographiques, notamment l’index des sites du Cambodge ancien de Bruno Bruguier (1998-1999), ainsi que les dernières bases de données sitographiques utilisées par les chercheurs sur Angkor. Une fois toutes les informations parfaitement recoupées, l’identification du site était possible et fiable.

● La troisième étape concernait les photographies mentionnées dans les rapports de fouilles (1908-1973). En plus des fiches d’inventaires, les conservateurs ont pris le soin de photographier leur travail. De ce fait, chaque photo est identifiée par un numéro qui a été indexé. Aujourd’hui, l’ensemble de ces photos est numérisé et disponible à la consultation en ligne, à la fois sur Banyan et dans la photothèque de l’EFEO.

Toutes ces données doivent aider l’équipe du projet à développer des outils de navigation spécifiques au sein de Banyan, qui reposent sur des renvois et des annotations réalisées grâce au logiciel Tropy. Aujourd’hui, seule la recherche par site au sein des journaux est possible ; mais une fois ce travail abouti, les chercheurs et le public pourront naviguer dans les archives numérisées en effectuant des recherches par mention de sites archéologiques, par numéro d’inventaire des objets, et par numéro de photos.

Lion en ronde-bosse provenant d’une des terrasses du Preah Khan d’Angkor, in situ. (Vue de profil) EFEO_CAM00062_1 | © Numérisation Université PSL

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